Cap sur Ostende, octobre 2016

Le GVC fêtait le 8/9 octobre ses quarante ans à Ostende avec invitation cordiale à tous les membres d’y partager un repas dans le club house « mythique » du RNSYC. Voilà un bon challenge pour ce qui sera sûrement la dernière navigation sérieuse de l’année ! La météo s’annonce clémente, et en plus, j’ai trouvé en la personne de Raphaël un équipier expérimenté, qui me rejoindra à Vlissingen avant d’aborder la navigation en pleine mer.

Départ donc le vendredi en solitaire de Wolphaartsdijk pour rallier Vlissingen. 2 heures de belle navigation à la voile sur le Veerse Meer avant d’embouquer le canal de Walcheren à Veere. Je passe l’écluse en même temps que 3 bateaux à moteur qui me distancieront rapidement, et c’est donc tout seul comme un grand que je négocie sur le canal 22 l’ouverture des ponts de Middelburg.

Tout se passe assez rapidement, et j’envoie même le génois sur le canal histoire de gagner un peu de vitesse et d’offrir un plus beau spectacle aux badauds. A savoir : il ne faut PAS attendre que les feux deviennent vert/vert, il faut passer dès que possible même si les feux sont encore vert/rouge.

Arrivé à Vlissingen, je me glisse dans le premier box libre au port « VVW Schelde » et passe une bonne nuit à l’abris de tout vent  / clapot. Au total, il m’aura fallu à peine plus de 4H30 pour faire Wolphaartsdijk / Vlissingen.

Samedi à 8 heures tapantes Raphaël me rejoint et les choses sérieuses commencent dès le passage de l’écluse qui donne accès au Westerschedle. La plan est de traverser le plus rapidement le chenal vers la bouée « Songa » et de se laisser ensuite porter par le courant (jusqu’à 2 nœuds) que nous devons avoir dans le bon sens pour encore 5 heures. Sans compter que le vent est également annoncé au portant. « Piece of cake », donc.

Néanmoins la traversée de cette embouchure de l’Escaut qui mène à Anvers est assez anxiogène vu le trafic maritime. On se fera même « klaxonner » par un cargo qui a trouvé qu’on passait trop près devant lui. Il faut dire que la vitesse de ces mastodontes est tout bonnement stupéfiante et que leur taille (énorme) n’aide pas à apprécier correctement les choses. A mon sens on n’a jamais été en danger (500 mètres de distance au moins) et un coup de risée diesel nous a permis de dégager plus rapidement, mais apparemment le capitaine ou le pilote n’en a pas jugé ainsi, et c’est lui le professionnel après tout.

Le reste de la journée fut heureusement beaucoup plus paisible. On a tangonné le génois, mis les voiles en ciseaux et placé une retenue de bôme artisanale. Avec un tout petit vent et le courant, on a filé gentiment à 5-6 nœuds sur le fond, le seul problème est que les vagues venant de l’arrière faisant rouler le bateau de manière assez désagréable. Le déjeuner a eu du mal à passer, mais sans plus.

Screenshot_20161011-224251

Arrivé à hauteur de Ostende vers 16H, nous ne résisterons  d’ailleurs pas au plaisir d’envoyer pour la toute première fois le spi symétrique. On aura beau au préalable avoir bien réfléchi à tout l’accastillage et installé le hale-bas qui manquait, l’envoi fut quand même assez chaotique :

  • Le tangon, à tribord ou à bâbord?
  • Le tangon, fixe sur l’œillet ou coulissant le long l’écoute ?
  • Je laisse le génois ou pas ?

Bref, au bout que quelques essais / erreurs en mode semi-panique, voici le résultat :

IMG_1452

Un beau grand spi bien gonflé, qui s’il ne nous a pas fait faire un bond en vitesse nous aura donné la satisfaction de toutes les grandes premières, celle d’avoir osé ! Affaler fut à peu près aussi épique qu’envoyer, et la conclusion du jour est que le spi symétrique, il faudra encore pratiquer, par petit temps et seulement avec un équipier balèze et de l’eau à courir.

Après ces émotions, l’arrivée à Ostende et l’accueil des membres du GVC déjà arrivés furent le prélude d’une soirée agréable, avec comme grand moment notamment le sabrage du champagne à la manivelle de winch.

GVC_Oostende1

4,2 noeuds de moyenne...

4,2 noeuds de moyenne…

La nuit par contre ne sera qu’à moitié reposante car il y a pas mal de clapot dans ce bassin du RNSYC, sans compter les mouvements des bateaux de pêches. A savoir pour une autre fois…

Dimanche, départ à 09H30 vers Vlissingen.

IMG_1467

Le peu de vent qui souffle est de face, et le courant ne s’établit en notre faveur que vers 15H30. On résistera jusqu’à 12H30 avant de mettre le moteur en route, après avoir réalisé qu’on ne progressait plus du tout… Longue journée donc, puisqu’on n’arrivera qu’à 20 heures au port « VVW Schelde » d’où Raphaël reprendra sa voiture.

IMG_1471

Pour ma part, je terminerai le trip lundi en prenant exactement le chemin inverse, sous une météo des plus clémentes pour la saison. Par 9° de température extérieure je croiserai même vers 10H du matin un couple de Hollandais se baignant dans le canal!

IMG-1476087860431-V

Homme à la mer, Septembre 2016

Le GVC (Groupe Voile Croisière, pour ceux qui ne suivent pas) organise un exercice « homme à la mer », auquel je participe avec Thélème. Je bénéficie également de la présence à bord d’Olivier, marin plus expérimenté qui a déjà pris part à ce genre de réjouissance.

En gros, c’est très simple: le volontaire du jour, Thierry, se jette à l’eau sans prévenir, tandis que nous naviguons à la voile, et nous devons le récupérer le plus vite possible, en toute sécurité bien entendu.

Il a sauté!

Homme à la mer!

Le principe de nous avons retenu à bord de Thélème est des plus simples:

  1. démarrer le moteur
  2. rouler le génois
  3. revenir au vent de l’homme à la mer, border la grand voile dans l’axe, jeter la ligne de vie et arrêter le bateau à hauteur de l’homme à la mer, de sorte que le vent nous fasse dériver vers notre cible et que la gîte du bateau nous aide pour la remontée…
  4. …remontée que nous faisons au franc-bord, moteur arrêté, avec la drisse de spi sur laquelle nous avons « croché » une longe et que nous ramenons en winchant depuis le cockpit.

Cette dernière étape est vraiment, mais vraiment, difficile. Thierry n’est pas un poids plume, et franchement un palan supplémentaire aurait été le bienvenu. Néanmoins, on bouclera l’exercice dans 3’28 », ce qui sera le record du jour.

Pour la deuxième tentative, on procédera par la jupe arrière, ce qui est évidemment infiniment plus facile et plus rapide, mais à réserver pour le petit temps.

Au final, voilà une journée conviviale et instructive, dont les enseignements principaux sont:

  • Récupérer seul une de mes filles ne devrait pas poser de problème dans des conditions faciles, mais à l’opposé récupérer un équiper un peu lourd dans des conditions musclées serait réellement improbable.
  • La ligne de vie est réellement l’accessoire clé pour rétablir le lien avec le naufragé. Il faudra investir dans un modèle qui comporte une ceinture que le naufragé peut refermer autour de lui (voir photo)
  • Il faudra également que je trouve un palan pour faciliter la remontée.
L'accessoire qui semble aider vraiment le naufragé.

L’accessoire qui semble aider vraiment le naufragé.